Isolation thermique des maisons : il n’y a pas que le confort hivernal qui compte
Les recommandations de Passerelle, architecte d’intérieur et conseiller en rénovation énergétique
Ceci n’est pas qu’une jolie pergola de glycine
Ici l’installation d’une pergola de plantes grimpantes à feuilles caduques pour la fraîcheur l’été (tout en préservant la luminosité l’hiver) répond à des principes bioclimatiques anciens, low-techs et efficaces
Dans son dernier rapport du 20 juin 2024, le Haut Conseil pour le Climat déplore non seulement que la rénovation énergétique avance plus lentement que prévue mais aussi que la rénovation énergétique se soit longtemps concentrée sur la seule question du confort thermique hivernal.
Pourtant il y a lieu de se préoccuper aussi de l’adaptation du bâti :
aux vagues de chaleur
au risque lié au retrait-gonflement des argiles
Adapter le bâti aux vagues de chaleur
Le Haut Conseil pour le Climat pointe l’augmentation record des ventes de climatiseurs en 2020 ainsi que l’impact carbone des climatiseurs en France, avec une émission dans le domestique et le tertiaire qui est passée de 0,01 Mt éq. CO² en 1996 à 2,5 Mt éq CO2 en 2023 ! Cela révèle notamment l’inadaptation des logements face aux épisodes de canicules, notamment pour les publics les plus vulnérables. On parle désormais de “bouilloires thermiques” pour désigner ces logements brûlants l’été.
Pourtant des aménagements simples (ex. volets, stores, ombrages), des techniques de conception et de construction bioclimatiques des bâtiments (ex. orientation, ventilation traversante, coursive), des solutions fondées sur la nature (ex : désimperméabilisation et végétalisation pour transformer des cours d’établissements scolaires en îlot de fraîcheur) sont connus et peuvent déjà être actionnés pour répondre à une partie des besoins de rafraîchissement.
Anticiper l’aléa lié au retrait-gonflement des argiles
Le Haut Conseil pour le Climat invite aussi le secteur du bâtiment à mieux anticiper ce risque aggravé par les alternances accrues entre sècheresse et fortes pluies. Plus de 4 millions de maisons sont potentiellement très exposées en France métropolitaine. Trois régions représentent ensemble plus de la moitié des surfaces métropolitaines exposées à l’aléa fort ou moyen : la Nouvelle-Aquitaine (19,3 %), l’Occitanie (18,4 %), le Centre-Val de Loire (15,2 %). Ce risque représente le second poste d’indemnisation au titre des catastrophes naturelles, après les inondations. En 2003, l’épisode de sècheresse exceptionnelle a causé des fissures sur 100 000 bâtiments en métropole, induisant une indemnisation totale de 1,2 milliards d’euros (en euros de l’époque) par les assurances. L’un des traitements curatifs est par exemple de consolider les fondations par exemple via des injections de résine. De manière préventive, la pose de “géogrilles” dans les fondations ou encore un meilleur drainage des eaux pluviales sont à privilégier.
En conclusion, la rénovation des bâtiments ne doit pas être aveuglée par la seule question de la rénovation énergétique. Nos “machines à vivre”, comme le disait Le Corbusier, doivent être rénovées de manière globale, de sorte à prendre en considération toutes leurs dimensions et contraintes.
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Sources :
Rapport du Haut Conseil pour le Climat, juin 2024 : https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2024/06/HCC_RA_2024-web-1.pdf
Information gouvernementale sur l’aléa lié au retrait-gonflement des sols argileux : https://www.notre-environnement.gouv.fr/themes/risques/les-mouvements-de-terrain-et-les-erosions-cotieres-ressources/article/retrait-gonflement-des-sols-argileux-plus-de-4-millions-de-maisons#:~:text=L'al%C3%A9a%20retrait%2Dgonflement%20d'argiles%20fort%20concerne%202,soit%20212%20800%20km2).
